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Sur les traces du régime seigneurial

Manoir de Charleville

Claude Bergeron, MRC de La Côte-de-Beaupré 

Manoir de Charleville

Pierre Lahoud

La Compagnie des Indes occidentales

Vers le milieu du 17e siècle, l’empire français s’étend des Amériques aux Caraïbes, en passant par l’Afrique de l’Ouest. Les colonies sont obligées de commercer uniquement avec la métropole française, mais les colons continuent d’entretenir des relations commerciales avec l’Angleterre et la Hollande. En 1664, le roi crée la Compagnie des Indes occidentales, dans le but de s’assurer que les ressources coloniales profitent à la France plutôt qu’à ses adversaires.  

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En Amérique du Nord, la Compagnie se voit également céder un important territoire s’étendant du Canada, de l’Acadie et de Terre-Neuve jusqu’à la Virginie et la Floride. La Compagnie a donc une double responsabilité : le contrôle du commerce et le peuplement de ses terres.   

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Elle ne réussit toutefois pas à organiser l’immigration de colons en Nouvelle-France. Sa mission de contrôle du commerce colonial français quant à elle, porte fruit. En effet, en 1670, Jean-Baptiste Colbert, contrôleur général des finances sous Louis XIV, note une importante augmentation du nombre de navires français voulant participer au commerce dans les Caraïbes. Cependant, en 1674, le roi met fin au monopole du commerce des fourrures de la Compagnie, ce qui permet aux colons de commercer librement. La France reprend également la responsabilité de la gouvernance de ses colonies. 

The West India Company

By the mid-17th century, the French empire had expanded from the Americas to the Caribbean, and West Africa. The colonies were forced to trade exclusively with the French metropolis, but the colonists continued to maintain trade relations with England and Holland. In 1664, the King created the French West India Company, with the aim of ensuring that colonial resources benefited France rather than its adversaries.  

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In North America, the Company was also granted a large territory stretching from Canada, Acadia and Newfoundland to Virginia and Florida. The Company thus had a dual responsibility: to control trade and to settle the lands.   

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However, it failed to organize the immigration of settlers to New France. The mission of controlling French colonial trade, however, bore fruit. Indeed, in 1670, Jean-Baptiste Colbert, Controller General of Finances under Louis XIV, noted a significant increase in the number of french ships wishing to participate in the Caribbean trade. However, in 1674, the King ended the Company's fur trade monopoly, allowing the colonists to trade freely. France also took control of the governance of its colonies. 

Manoir Mauvide-Genest

Manoir Mauvide-Genest

Manoir Mauvide-Genest

Pierre Lahoud

La médecine en Nouvelle-France

Au 18e siècle, les maladies, leurs causes et leurs remèdes sont encore mal connus. À cette époque, l’absence presque totale d’hygiène corporelle et publique favorise l’éclosion et la transmission des maladies. On se base surtout sur les écrits d’auteurs de l’antiquité pour comprendre les maladies et les guérir. 

 

En Nouvelle-France, on compte un hôpital ou un hôtel-Dieu par ville. Des chirurgiens, des médecins, des apothicaires et des guérisseurs s’occupent des soins à la population. Chacun joue un rôle différent mais, parfois, surtout en milieu rural, les frontières entre les professions peuvent devenir floues. Entre 1610 et 1788, on compte 544 professionnels de la santé au Canada : 512 chirurgiens, 20 apothicaires et 12 médecins. Ils ont majoritairement grandi et étudié en France.  

 

Le médecin est le seul ayant suivi une formation universitaire. Il fait le diagnostic, le pronostic et la prescription. Ils sont peu nombreux et surtout situés en région urbaine, ce qui limite le nombre de personnes ayant accès à leurs soins. 

 

Les chirurgiens suivent un apprentissage auprès d’un maître et effectuent ensuite un compagnonnage. Après environ six années d’expérience, ils peuvent passer l’examen de maîtrise. Les chirurgiens traitent les blessures et les maladies externes, mais plusieurs effectuent des tâches réservées au médecin et à l’apothicaire. Ils vont régulièrement en milieu rural pour offrir des soins. 

 

Les apothicaires sont les ancêtres des pharmaciens. Ils préparent les médicaments, les conservent et les distribuent. Ce sont les médecins et les chirurgiens qui peuvent fournir les prescriptions nécessaires pour obtenir des médicaments, mais à la campagne, il arrive que ce soit le curé qui les fournisse. 

 

Les guérisseurs agissent sans certification officielle. On les retrouve surtout en milieu rural. Ils sont aussi appelés « ramancheurs », puisqu’ils massent les muscles et les ligaments et replacent les os des personnes qui se foulent, se disloquent ou encore se cassent un membre. 

Medicine in New France

In the 18th century, diseases, their causes and cures were still poorly understood. At the time, the almost total absence of personal and public hygiene favored the outbreak and transmission of disease. The writings of ancient authors were the main source for understanding and curing diseases. 

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In New France, each town had its own hospital or hôtel-Dieu. Surgeons, physicians, apothecaries and healers took care of the population. Each played a different role, but sometimes, especially in rural areas, the boundaries between professions became blurred. Between 1610 and 1788, there were 544 health professionals in Canada: 512 surgeons, 20 apothecaries and 12 physicians. Most had grown up and studied in France.  

 

The physician is the only one with a university education. He makes the diagnosis, the prognosis and the prescription. They are few in number and mostly located in urban areas, which limits the number of people who have access to their care. 

 

Surgeons undergo an apprenticeship with a master, followed by a period of companionship. After around six years' experience, they can sit the master's examination. Surgeons treat external wounds and illnesses, but many perform tasks reserved for physicians and apothecaries. They regularly travel to rural areas to provide care. 

 

Apothecaries are the ancestors of pharmacists. They prepare, store and distribute medicines. Doctors and surgeons may provide the prescriptions needed to obtain medicines, but in the countryside, the parish priest may supply them. 

 

Healers operate without official certification. They are mainly found in rural areas. They are also known as "ramancheurs", as they massage muscles and ligaments and replace bones in people who sprain, dislocate or break a limb. 

Domaine Pointe de Saint-Vallier

Domaine Pointe-de-Saint-Vallier

Domaine Pointe-de-Saint-Vallier

Jean-François Rodrigue, Ministère de la Culture et des Communications 

Pierre Lahoud

Jean Talon

Le 23 mars 1665, le roi Louis XIV et le ministre Colbert nomment Jean Talon au poste d’intendant du Canada. Talon arrive dans la colonie en septembre de la même année. Un très gros mandat l’attend. La Nouvelle-France est affaiblie par les attaques iroquoises, ce qui limite la pratique de la traite des fourrures, qui était la principale activité économique de la colonie. Aussi, Jean Talon doit mettre en place diverses mesures, afin d’assurer la survie et la prospérité du territoire. À titre d’intendant, il est responsable de toute l’administration civile, c’est-à-dire de la justice, de la police et des finances au Canada, en Acadie, en île de Terre-Neuve et dans tous les autres pays du nord appartenant à la France.  

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Lorsque le régiment Carignan-Salières arrive dans la colonie, Talon se charge de loger, de nourrir, de vêtir, d’outiller et d’armer les troupes. Son rôle est donc central à la préparation matérielle de la mission. Pour en savoir plus sur le régiment, rendez-vous dans la section « le régiment Carignan-Salières », en lien avec le Manoir de Saint-Ours. 

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L’intendant doit également se charger d’encourager le peuplement de la colonie. Il favorise d’abord l’immigration en provenance de la métropole, en offrant des terres défrichées et ensemencées, en payant le passage en bateau, en fournissant des vivres, etc. Il encourage également les soldats du régiment Carignan-Salières à demeurer dans la colonie, afin de s’assurer une présence militaire pour défendre le territoire. Il encourage ensuite le peuplement, en favorisant les mariages et les naissances, en offrant une somme d’argent lors du mariage ainsi que des avantages aux hommes ayant de nombreux enfants. Ses démarches portent fruit : la population du Canada double entre 1666 et 1673. 

Jean Talon

On March 23, 1665, King Louis XIV and Minister Colbert appointed Jean Talon Intendant of Canada. Talon arrived in the colony in September of that year. A very big mandate awaited him. New France was weakened by Iroquois attacks, which limited the fur trade, the colony's main economic activity. Jean Talon had to implement various measures to ensure the territory's survival and prosperity. As intendant, he was responsible for all civil administration - justice, police and finance - in Canada, Acadia, Newfoundland and all other northern countries belonging to France.  

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When the Carignan-Salières regiment arrived in the colony, Talon was responsible for housing, feeding, clothing, equipping and arming the troops. His role was therefore central to the material preparation of the mission. To find out more about the regiment, visit the "Carignan-Salières Regiment" section of the Manoir de Saint-Ours. 

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The intendant was also responsible for encouraging the settlement of the colony. First, he encouraged immigration from the metropolis, by offering cleared and seeded land, paying for boat passage, providing food supplies and more. He also encouraged soldiers of the Carignan-Salières regiment to remain in the colony, to ensure a military presence to defend the territory. He then encouraged the increase of the population, promoting marriages and births, by offering a sum of money upon marriage and benefits to men with many children. His efforts paid off: Canada's population doubled between 1666 and 1673. 

Manoir Philippe Aubert de Gaspé

Manoir Philippe-Aubert de Gaspé

Manoir Philippe-Aubert de Gaspé

Jean Dubé

Pierre Lahoud

La guerre de la Conquête

La guerre de la Conquête se déroule de 1754 à 1760. Elle oppose les colonies britanniques et françaises d’Amérique du Nord. Elle prendra toutefois de l’expansion, se transposant en Europe, sur l’océan Atlantique, dans les Indes et en Afrique, de 1756 à 1763 dans le cadre de la guerre de Sept Ans, qui oppose la France à la Grande-Bretagne.  

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En Amérique du Nord, la guerre se déclenche en juillet 1754, lorsque les Français repoussent une attaque britannique et s’emparent du fort Nécessité. La colonie britannique était composée d’un petit territoire densément peuplé, alors que la colonie française était formée d’un immense territoire peu peuplé. Les Britanniques souhaitent étendre leur colonie vers l’ouest, mais pour cela ils doivent repousser les colons français. Les troupes de la Nouvelle-France accumulent d’abord une série de victoires, mais à partir de 1758, les Britanniques reprennent le dessus. En 1759, la ville de Québec capitule. Montréal tombe à son tour en 1760, ce qui signifie que la Nouvelle-France est officiellement sous le contrôle de la Grande-Bretagne. 
 

En Europe, le conflit débute en 1756. La France et la Grande-Bretagne s’affrontent pour devenir la première puissance mondiale. À la suite de la défaite française en Amérique du Nord, les deux pays signent le traité de Paris en 1763. Celui-ci met officiellement fin à la guerre et cède le Cap-Breton, le Canada, le bassin des Grands Lacs et la rive est du Mississippi à la Grande-Bretagne. La France obtient la Guadeloupe et peut conserver les îles Saint-Pierre-et-Miquelon.  

The French and Indian War

The French and Indian War ran from 1754 to 1760, pitting the British and French colonies in North America against each other. It expanded, however, to Europe, the Atlantic Ocean, the Indies and Africa, from 1756 to 1763, as part of the Seven Years' War between France and Great Britain.  

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In North America, the war began in July 1754, when the French repelled a British attack and captured Fort Necessity. The British colony was made up of a small, densely populated territory, while the French colony was made up of an immense, sparsely populated territory. The British wanted to expand their colony westward, but to do so they had to repel the French settlers. New France's troops initially racked up a series of victories, but from 1758 onwards, the British regained the upper hand. In 1759, Quebec City capitulated. Montreal also fell in 1760, meaning that New France was officially under British control. 

 

In Europe, the conflict began in 1756. France and Great Britain were fighting to become the world's leading power. Following the french defeat in North America, the two countries signed the Treaty of Paris in 1763. This officially ended the war and ceded Cape Breton, Canada, the Great Lakes basin and the east bank of the Mississippi to Great Britain. France obtained Guadeloupe and was allowed to keep the islands of Saint-Pierre-et-Miquelon. 

Manoir MacPherson-Le Moine

Manoir MacPherson-Le Moine

Jean-François Rodrigue, Ministère de la Culture et des Communications 

Pierre Lahoud

L'urbanisation au Canada au 19e siècle

Du 19e siècle jusqu’au début du 20e siècle, le Canada connaît une importante vague d’urbanisation. À cette époque, les terres commencent à être plus limitées en campagne. Les enfants des cultivateurs doivent aller coloniser de nouvelles régions, s’ils souhaitent poursuivre dans le monde de l’agriculture. Cette vie est toutefois extrêmement rude. Les terres sont très éloignées, peu fertiles et les conditions de vie sont difficiles. Ces colons doivent souvent combler le manque de production de leurs terres en allant bûcher du bois.  

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Plusieurs décident donc de se tourner vers la ville et le travail en usine. Vivre en ville et travailler dans les manufactures représentent un dur labeur et des conditions de vie moins qu’idéales, mais cette option demeure plus alléchante que la vie de colon pour de nombreuses personnes.  

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L’industrialisation, qui a lieu à la même époque, contribue à rendre cette option plus intéressante. Il est pratiquement garanti pour le nouvel arrivant de se trouver du travail, puisque la main-d’œuvre à bas salaire est fortement demandée.  

Au Québec, à la fin du 19e siècle, le tiers des habitants vit en milieu urbain. La majorité de la population habite encore en campagne, mais l’agriculture de subsistance cède progressivement la place à une production commerciale. 

Urbanization in 19th-century Canada

From the 19th to the early 20th century, Canada experienced a major wave of urbanization. During this period, land in the countryside became more limited. Farmers' children had to move to new regions if they wished to continue farming. But this life was extremely harsh. The land is very remote, not very fertile and living conditions are difficult. These settlers often had to make up for the lack of production on their land by chopping wood.  

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Many decided to turn to the city and factory work. Living in the city and working in factories meant hard work and less-than-ideal living conditions, but for many it was a more appealing option than settler life.  

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Industrialization, which was taking place at the same time, helped to make this option more interesting. People who had just moved to the city were virtually guaranteed to find work, as low-wage labor was in high demand.  

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In Quebec, at the end of the 19th century, one-third of the population lived in urban areas. Most of the population still lived in the countryside, but subsistence farming was gradually giving way to commercial production. 

 

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Manoir de Saint-Ours

Manoir de Saint-Ours

Manoir de Saint-Ours
Manoir de Saint-Ours

Jean-François Rodrigue, Ministère de la Culture et des Communications 

Pierre Lahoud

Le régiment Carignan-Salières

Vers 1640, la Nouvelle-France est constamment en guerre en raison des attaques très fréquentes des Iroquois. Les colons sont attaqués dès qu’ils mettent un pied hors de la ville. La colonie n’a pas suffisamment de soldats pour être en mesure de repousser les ennemis. Le roi Louis XIV souhaite donc effectuer une offensive d’envergure, afin d’éliminer complètement la menace. C’est pour cette mission que le régiment Carignan-Salières est mis sur pied. Celui-ci est créé en 1659 en fusionnant deux régiments étrangers étant au service de la France. Il débarque à Québec en plusieurs groupes, arrivant entre juin et septembre 1665. En tout, ce sont 1300 hommes qui sont envoyés dans la colonie, qui ne compte alors que 3215 habitants.

 

La mission des soldats ne se déroule toutefois pas comme prévu. Le régiment est mal préparé pour les conditions climatiques du Canada et manque de victuailles. Au final, aucun réel combat n’a lieu, mais les Iroquois, devant une telle démonstration de force, capitulent. Ils signent un accord de paix avec les Français en 1667. 

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Les soldats du régiment sont appelés à retourner en France en 1668. Ceux désirant demeurer au Canada se font offrir plusieurs avantages, en fonction de leur poste. Les officiers se font offrir une seigneurie, un an de vivres et une somme d’argent variant en fonction de leur grade. Les soldats s’installant au Canada peuvent compter sur une terre, un an de provisions et l’équivalent d’un an de salaire pour commencer leur vie dans le nouveau pays. Le but, derrière ces offres généreuses, est d’assurer une présence continue d’hommes pouvant défendre la Nouvelle-France. Cette offre est acceptée par 400 hommes. 

The Carignan-Salières Regiment

Around 1640, New France was constantly at war with the Iroquois. Settlers were attacked as soon as they set foot outside the city. The colony didn't have enough soldiers to repel the enemy. King Louis XIV wanted to carry out a major offensive to eliminate the threat completely. It was for this mission that the Carignan-Salières regiment was formed. It was created in 1659 by merging two foreign regiments in the service of France. It landed in Quebec in several groups, arriving between June and September 1665. In total, 1,300 men were sent to the colony, which had only 3,215 inhabitants at the time.  

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However, the soldiers' mission did not go according to plan. The regiment was ill-prepared for Canada's climatic conditions and lacked provisions. In the end, no real fighting took place, but the Iroquois, faced with such a show of strength, capitulated. They signed a peace agreement with the French in 1667. 

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The regiment's soldiers were called upon to return to France in 1668. Those who wished to remain in Canada were offered several benefits, depending on their position. Officers were offered a seigniory, a year's provisions and a sum of money based on rank. Soldiers settling in Canada could count on land, a year's provisions and the equivalent of a year's pay, to start their life in the new country. The aim behind these generous offers was to ensure a continuous presence of men able to defend New France. This offer was accepted by 400 men. 

Manoir de Sales Laterrière

Manoir de Sales Laterrière

Manoir de Sales Laterrière

Claude Bergeron, MRC de Charlevoix

Pierre Lahoud

La petite bourgeoisie francophone

De la Conquête (1760) jusqu’à la fin du 19e siècle, il se développe une petite et une moyenne bourgeoisie canadienne-française. Elle est impliquée dans divers types d’entreprises : les banques, les compagnies industrielles (alimentation, textile, vêtement, papier), les sociétés commerciales et le transport. Des individus pratiquant des professions libérales, c’est-à-dire la médecine, le notariat et le droit, font également partie de cette nouvelle classe sociale. Bien que peu nombreuse, la bourgeoisie canadienne-française gagne de plus en plus en influence, au cours des années et agit en tant que porte-parole de la population francophone. 

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Au début du 18e siècle, les Canadiens français pratiquant une profession libérale souhaitent former une élite nationale et prennent conscience du contrôle de plus en plus grand des anglophones sur l’économie. Ils désignent les marchands et les bureaucrates anglophones comme étant les ennemis de la nation canadienne-française, ce qui incite les marchands francophones à se rallier à leur cause. La bourgeoisie francophone encourage les pratiques traditionnelles telles que l’agriculture, la Coutume de Paris et le système seigneurial. Elle se regroupe et forme le Parti canadien, qui deviendra le Parti patriote en 1826.  

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Pour en savoir plus sur le Parti patriote et son influence historique, rendez-vous à la section « les rébellions de 1837-1838 », en lien avec le Manoir Papineau. 

The francophone petite bourgeoisie

From the Conquest (1760) to the end of the 19th century, a French-Canadian bourgeoisie developed. They were involved in various types of business: banking, industrial companies (food, textiles, clothing, paper), trading companies and transportation. Individuals practicing liberal professions, i.e. medicine, notary and law, were also part of this new social class. Although small in number, the French-Canadian bourgeoisie grew in influence over the years, acting as the voice of the French-speaking population. 

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At the beginning of the 18th century, French-Canadian professionals wanted to form a national elite, and became aware of the growing control of the English-speaking world over the economy. They identified English-speaking merchants and bureaucrats as the enemies of the French-Canadian nation, prompting French-speaking merchants to rally to their cause. The French-speaking bourgeoisie encouraged traditional practices such as agriculture, the Coutume de Paris and the seigneurial system. They banded together to form the Parti canadien, which became the Parti patriote in 1826.  

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To find out more about the Parti patriote and its historical influence, visit the "Rebellions of 1837-1838" section, linked to the Manoir Papineau. 

Manoir Rankin

Manoir Rankin

Manoir Rankin

Bergeron Gagnon inc., MRC de Kamouraska 

Pierre Lahoud

L'industrie navale en Nouvelle-France

La construction et la réparation de navires sont parmi les plus anciennes industries au Canada. Dès les débuts, la colonie nécessite plus de navires, afin d’emprunter les voies navigables à l’intérieur du territoire, pêcher, s’approvisionner en bois, transporter le pétrole et exporter les produits destinés au commerce avec la métropole. Québec est au sommet de l’industrie navale en Nouvelle-France. On trouve plusieurs petits chantiers, entre autres sur l’île d’Orléans, à Beauport, dans les basses villes de Québec, sur la rivière Saint-Charles et sur le fleuve Saint-Laurent. 

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C’est avec la construction d’un chantier naval sur la rivière Saint-Charles en 1732 que cette industrie débute réellement dans la colonie. Les navires sont très bien construits. La France commande même à la colonie des navires de guerre pour sa marine. 

 

La guerre de 1812 et l’expansion du commerce du bois encouragent le développement de l’industrie navale canadienne au début du 19e siècle. Certains bateaux sont construits en bois franc dans la région de Québec et envoyés en Angleterre. Les embarcations y sont alors démontées et le bois est revendu pour la construction. Cela permet aux marchands d’éviter de payer une taxe sur ces produits.  

 

De 1849 à 1895, c’est l’âge d’or de l’industrie navale canadienne. En 1878, le Canada est le quatrième pays pour l’importance de sa flotte. 

The shipbuilding industry in New France

Shipbuilding and repair are among Canada's oldest industries. Right from the start, the colony needed more ships, to navigate the waterways inland, fish, source timber, transport oil and export products for trade with the metropolis. Quebec City was at the pinnacle of the shipbuilding industry in New France. There were several small shipyards on Île d'Orléans, in Beauport, in the lower towns of Quebec, on the St. Charles River and on the St. Lawrence River. 

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It was with the construction of a shipyard on the St. Charles River in 1732 that the industry really took off in the colony. The ships were very well built. France even commissioned the colony to build warships for its navy. 

 

The War of 1812 and the expansion of the lumber trade encouraged the development of the Canadian shipbuilding industry in the early 19th century. Some ships were built from hardwood in the Quebec region and sent to England. There, the boats were dismantled, and the wood resold for construction. This allowed merchants to avoid paying tax on these products.  

 

From 1849 to 1895, it was the golden age of the Canadian shipbuilding industry. By 1878, Canada had the fourth-largest fleet in the world. 

Manoir Papineau

Manoir Papineau

Manoir Papineau

Andréane Beloin, Ministère de la Culture et des Communications 

Pierre Lahoud

Les rébellions de 1837-1838

Depuis 1791, la colonie qui, britannique depuis le traité de Paris de 1763, est connue sous le nom de Province de Québec. Elle est divisée en deux parties : le Bas-Canada, majoritairement francophone, et le Haut-Canada, majoritairement anglophone. 

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Les rébellions de 1837-1838 se déroulent d’abord dans le Bas-Canada, mais se propagent rapidement dans le Haut-Canada. Du côté francophone, la rébellion est dirigée par Louis Joseph Papineau, à la tête des patriotes qui sont plus radicaux, et les nationalistes canadiens-français, qui sont plus modérés. Ils s’opposent à l’autorité de l’Église, remettent en question les pouvoirs du gouverneur britannique et de ses conseillers non élus, et demandent d’avoir le contrôle des dépenses de la colonie.  

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Voyant ce qui se passe au Bas-Canada, des anglophones radicaux du Haut-Canada, dirigés par William Lyon Mackenzie, passent à l’attaque. Ces rebelles s’opposent au népotisme dans la gestion de la colonie, ainsi qu’au favoritisme envers les colons britanniques lors de la concession des terres, au détriment des colons provenant des États-Unis. Deux confrontations ont lieu dans le Haut-Canada. Autant au Bas-Canada qu’au Haut-Canada, les confrontations se soldent par l’échec des rebelles. 

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En 1838, devant la situation chaotique dans la province, lord Durham, politicien britannique, est envoyé dans la colonie, afin de mieux comprendre les causes de la rébellion. Il produit un rapport en 1839, dont les recommandations paveront la voie vers l’union du Haut et du Bas-Canada en 1841, l’instauration du gouvernement responsable en 1848, et l’indépendance politique du Canada par rapport à la Grande-Bretagne en 1867. 

The rebellions of 1837-1838

Since 1791, the colony, which had been British since the Treaty of Paris in 1763, has been known as the Province of Québec. It is divided into two parts: Lower Canada, with a French-speaking majority, and Upper Canada, with an English-speaking majority. 

 

The rebellions of 1837-1838 began in Lower Canada, but quickly spread to Upper Canada. On the French-speaking side, the rebellion was led by Louis Joseph Papineau, head of the more radical Patriots, and the French-Canadian Nationalists, who were more moderate. They opposed the authority of the Church, questioned the powers of the British governor and his unelected advisors, and demanded control over the colony's spending.  

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Seeing what was happening in Lower Canada, radical English-speakers in Upper Canada, led by William Lyon Mackenzie, also attack. These rebels objected to the nepotism in the management of the colony, as well as the favoritism towards British settlers in land grants, to the detriment of settlers from the United States. Two confrontations took place in Upper Canada. In both Lower and Upper Canada, the rebels were defeated. 

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In 1838, faced with the chaotic situation in the province, British politician Lord Durham was sent to the colony to better understand the causes of the rebellion. He produced a report in 1839, whose recommendations paved the way for the union of Upper and Lower Canada in 1841, the establishment of responsible government in 1848, and Canada's political independence from Great Britain in 1867. 

Manoir Joly-De Lotbinière

Manoir Joly-De Lotbinière

Manoir Joly-De Lotbinière

Andréane Beloin, Ministère de la Culture et des Communications 

Pierre Lahoud

Les seigneuresses

À la fin du 17e siècle, le terme « seigneuresse » apparaît dans la langue française au Canada. Il réfère aux femmes ayant un pouvoir seigneurial telles que les religieuses, les femmes s’étant fait concéder une seigneurie (concessionnaires) et les femmes ayant hérité d’une seigneurie. La plupart des femmes recensées dans le « Répertoire des Seigneuries du Québec » sont des épouses ou des veuves. Ces dernières peuvent jouir de la seigneurie si elles l’entretiennent, mais elles n’en sont pas propriétaires. Les trois autres catégories de femmes sont les seules ayant été réellement propriétaires de seigneuries au même titre (ou presque) que les seigneurs. 

 

Les communautés religieuses féminines sont seigneuresses puisqu’elles se font concéder des terres afin de réaliser leur mission (éducation, santé) sans dépendre de l’État. 

 

Les femmes concessionnaires sont plutôt rares. Seulement une dizaine de seigneuries, sur les 226 détenues par des laïques, sont détenues par une concessionnaire. Dans plusieurs de ces cas, la seigneurie a été cédée à une femme afin d’accroître le pouvoir et l’influence d’une famille, surtout chez les membres de l’aristocratie. 

 

Les seigneuries sont transmises aux fils, selon les règles de succession en usage à cette époque. Si le défunt seigneur n’avait pas de fils, la seigneurie peut être divisée entre ses filles. C’est ce qui s’est produit pour Julie-Christine de Lotbinière et ses sœurs Marie-Louise-Josephte et Marie-Charlotte. Leur père n’avait pas de fils. Il lègue donc à chacune de ses filles une partie de sa seigneurie à condition qu’elles fassent un bon mariage. À la suite de cette union, l’époux devient le véritable seigneur, sa femme prenant un rôle secondaire. Julie-Christine ajoute le nom de famille de son mari à son patronyme plutôt que de le changer, afin de conserver le statut social seigneurial ancien et la dignité de la famille. 

The seigneuresses

At the end of the 17th century, the term "seigneuresse" appeared in the French language in Canada. It referred to women with seigneurial power, such as nuns, women who had been granted a seigneury (concessionaires) and women who had inherited a seigneury. Most of the women listed in the "Répertoire des Seigneuries du Québec" are wives or widows. The latter may enjoy the seigneury if they maintain it, but they are not the owners. The other three categories of women are the only ones to have actually owned seigneuries in the same (or almost the same) way as lords. 

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Women's religious communities are seigneurs because they are granted land to carry out their mission (education, health) without depending on the state. 

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Women concessionaires are quite rare. Only about ten of the 226 seigneuries held by laypeople are owned by a woman. In many of these cases, the seigneury was ceded to a woman to increase a family's power and influence, especially among members of the aristocracy. 

 

Seigneuries were passed on to sons, according to the rules of succession in use at the time. If the deceased lord had no sons, the seigneury could be divided between his daughters. This was the case for Julie-Christine de Lotbinière and her sisters Marie-Louise-Josephte and Marie-Charlotte. Their father had no sons. He therefore bequeathed each of his daughters a portion of his seigneury on condition that they married well. Following this union, the husband became the true seigneur, his wife taking a secondary role. Julie-Christine added her husband's surname to her patronymic rather than changing it, in order to preserve the family's former seigneurial social status and dignity. 

Foyer de Charité

Foyer de Charité

Patri-Arch, MRC de l’Île d'Orléans 

Pierre Lahoud

La persistance des obligations seigneuriales après leur abolition

L’Acte pour l’abolition des droits et devoirs féodaux dans le Bas-Canada est adopté en décembre 1854, mettant fin au régime seigneurial. En réalité, les liens seigneuriaux se perpétuent jusqu’en 1970. Les manoirs seigneuriaux, même ceux construits après 1854, servent encore à la perception des redevances des censitaires, même s’ils ne sont pas connus sous ce nom. Sous la loi de 1854, les anciens censitaires peuvent, soit racheter les droits sur la terre qu’ils occupaient en effectuant un seul paiement, ou continuer de payer une rente à l’ancien seigneur. Désormais appelée « rente constituée », cette somme devait être versée annuellement, à perpétuité. Notons que le montant versé sous forme de rente ne constitue pas un versement dans le but de combler progressivement le montant nécessaire pour racheter la terre. En 1928, cette rente est encore payée par plus de 60 000 familles qui sont elles-mêmes réparties dans 190 seigneuries.  

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En 1935, le gouvernement québécois met sur pied le Syndicat national du rachat des rentes seigneuriales (SNRRS), afin de réellement mettre fin à cet héritage du régime seigneurial. Le SNRRS rachète aux seigneurs les terres des personnes versant encore une rente constituée, afin de rendre les anciens censitaires propriétaires de leurs terres. Aussi, les municipalités dans lesquelles se trouvent ces terres remboursent ce montant à la SNRRS, en prélevant une taxe municipale aux anciens censitaires. Cette taxe correspond au même montant que la rente constituée. Elle doit être payée pendant un maximum de 41 ans, ou encore jusqu’à ce que le montant total versé sous forme de taxe corresponde à la valeur totale de la terre.  

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Le montant emprunté par les municipalités à la SNRRS est officiellement remboursé le 11 novembre 1970, soit 11 années plus tôt que la date prévue. 

The persistence of seigniorial obligations after their abolition

The Act for the Abolition of Feudal Rights and Duties in Lower Canada was passed in December 1854, putting an end to the seigneurial regime. In reality, seigneurial ties continued until 1970. Seigneurial manors, even those built after 1854, were still used to collect royalties from censitaires, even if they were not known by that name anymore. Under the 1854 law, former censitaires could either buy back the rights to the land they occupied by making a single payment or continue to pay an annual fee to the former seigneur. Henceforth called a "constituted annuity", this sum was to be paid annually, in perpetuity. It should be noted that the amount paid in the form of an annuity did not constitute a payment to gradually make up the amount needed to buy back the land. In 1928, this annuity was still being paid by more than 60,000 families spread across 190 seigneuries.  

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In 1935, the Quebec government set up the Syndicat national du rachat des rentes seigneuriales (SNRRS) to put an end to this legacy of the seigneurial regime. The SNRRS bought back from the seigneurs the land of those still paying a constituted annuity, in order to make the former censitaires owners of their land. The municipalities, in which these lands were located, had to reimburse the SNRRS for this amount, by levying a municipal tax on the former censitaires. This tax corresponds to the same amount as the annuity. It had to be paid for a maximum of 41 years, or until the total amount paid in the form of tax corresponded to the total value of the land.  

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The amount borrowed by the municipalities from the SNRRS was officially repaid on November 11, 1970, 11 years ahead of schedule. 

Bourg-Royal

Bourg-Royal

Pierre Lahoud

Le village de Charlesbourg

Le Trait-carré du village de Charlesbourg a été construit par les Jésuites dans leur seigneurie Notre-Dame-des-Anges, en 1665. La communauté religieuse entreprend ce projet, afin de peupler l’intérieur de sa terre pour satisfaire à la demande du roi. En effet, Louis XIV avait ordonné le regroupement de la population, afin que les habitants puissent se protéger mutuellement en cas d’attaque. Les Jésuites adoptent le plan de lotissement radial selon lequel trois lieux de services communautaires, la réserve, la commune et la ceinture sont regroupés dans un seul espace central carré, autour duquel se déploient des terres triangulaires habitées par les colons.  

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L’église, le presbytère et le cimetière se trouvent dans la réserve, qui est au centre du carré. Un pâturage commun l’entoure, afin d’accueillir les animaux. La ceinture est composée d’une clôture et d’un chemin qui fait le tour de cet espace carré. Le chemin est appelé le Trait-Carré. Les terres concédées aux habitants sont situées tout autour de la ceinture, en parcelles triangulaires.  

 

En 1666, Jean Talon s’inspire du modèle de Charlesbourg pour développer son propre village, Bourg-Royal. 

 

Ce premier village, développé selon le plan radial, peut être considéré comme étant l’une des premières démarches de planification urbaine en Amérique française. À la fin du 17e siècle, Charlesbourg comprend une vingtaine d’habitations, un moulin à vent et un cimetière. Le village continuera son développement au fil des décennies. Il s’agit d’un lieu important, puisque quatre importantes voies de communication se croisent en son centre : le Chemin de Québec, le Chemin Saint-Pierre et Saint-Claude, le Chemin de Saint-Joseph et le Chemin du Bourg-Royal, permettant à Charlesbourg d’entretenir des relations économiques avec la ville. 

 

Pour en savoir plus à propos de l’aménagement du territoire, rendez-vous à la section « le Chemin du Roy » en lien avec Deschambault. 

Charlesbourg village

The Trait-carré in the village of Charlesbourg was built by the Jesuits on their Notre-Dame-des-Anges seigneury in 1665. The religious community undertook this project to populate the interior of their land to satisfy the King's request. Indeed, Louis XIV had ordered the population to be grouped together, so that inhabitants could protect each other in the event of an attack. The Jesuits adopted the radial subdivision plan, whereby three community service areas - the reserve, the commune and the belt - were grouped together in a single central square space, around which triangular lands inhabited by the settlers were laid out.  

 

The church, presbytery and cemetery are located in the reserve, which is at the center of the square. A common pasture surrounds it, to accommodate the animals. The belt consists of a fence and a path that circles the square. The path is called the Trait-Carré. The land granted to the inhabitants was located all around the belt, in triangular plots.  

 

In 1666, Jean Talon drew inspiration from the Charlesbourg model to develop his own village, Bourg-Royal. 

 

This first village, developed according to the radial plan, can be considered one of the first urban planning initiatives in French America. By the end of the 17th century, Charlesbourg comprised some twenty dwellings, a windmill and a cemetery. The village continued to grow over the decades. It is an important place, since four major communication routes cross at its center: the Chemin de Québec, the Chemin Saint-Pierre et Saint-Claude, the Chemin de Saint-Joseph and the Chemin du Bourg-Royal, enabling Charlesbourg to maintain economic relations with the city. 

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To find out more about land development, go to the "Chemin du Roy" section for Deschambault. 

Deschambault

Deschambault

Pierre Lahoud

Le Chemin du Roy

Au début des années 1700, le réseau routier de la Nouvelle-France est très peu développé. Il y a seulement des rangs et quelques tronçons de route un peu partout. En 1706, un projet de construction d’une route longeant le fleuve est proposé. Les travaux sont lancés en 1731 et se terminent en 1737.  

 

La route est construite grâce aux corvées, c’est-à-dire l’obligation qu’avait chaque censitaire de contribuer à la construction et à l’entretien de la route. Tous les censitaires de la seigneurie où passe le chemin, doivent contribuer à la construction du tronçon local. La contribution au travail est proportionnelle à la taille de la terre possédée, la voirie est donc une activité communautaire. Le grand voyer, nommé par l’intendant, doit choisir le tracé que prendra la route en plus de superviser la construction et l’entretien de toutes les routes. 

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La voie construite, nommée le Chemin du Roy, est alors la plus longue route au nord du Rio Grande. Elle fait 280 kilomètres de long et traverse 37 seigneuries. Ce nouvel aménagement permet une transmission plus efficace du courrier et des déplacements plus rapides pour les voyageurs. Un premier système de transport public se développe grâce au Chemin. Plusieurs postes de relais sont installés au long de la route, environ à tous les quinze kilomètres. Chacun d’entre eux est sous la responsabilité d’un maître de poste, qui assure le transport des voyageurs jusqu’au prochain poste. 

 

Pour en savoir plus sur l’aménagement du territoire, rendez-vous à la section « Le village de Charlesbourg, source d’inspiration pour Jean Talon » en lien avec Bourg-Royal. 

The Chemin du Roy

In the early 1700s, New France's road network was largely undeveloped. There were only rows and a few stretches of road scattered around. In 1706, a project to build a road along the river was proposed. Work began in 1731 and was completed in 1737.  

 

The road was built thanks to "corvées", i.e. the obligation of each censitaire to contribute to the construction and maintenance of the road. All the censitaires of the seigneury where the road passed had to contribute to the construction of the local section. The contribution to the work is proportional to the size of the land owned, so road building is a community activity. The grand voyer, appointed by the intendant, chose the route of the road, and oversaw the construction and maintenance of all roads. 

 

The route built, known as the Chemin du Roy, was the longest road north of the Rio Grande at the time. It was 280 kilometers long and crossed 37 seigneuries. The new layout enabled more efficient mail transmission and faster travel for passengers. The first public transportation system developed thanks to the Chemin. Several relay stations were set up along the route, approximately every fifteen kilometers. Each one was under the responsibility of a postmaster, who transported travelers to the next post. 

 

To find out more about land development, go to the section "The village of Charlesbourg, a source of inspiration for Jean Talon" in the Bourg-Royal section. 

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